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Live reports / 05.06.2024

 Wolfgang Valbrun + Cherise, New Morning, 2024

16 mai 2024.

Habitué de la scène du New Morning, qu’il a foulée en particulier avec Marvellous, Ephemerals et le collectif Echoes Of, Wolfgang Valbrun ne cache pas son émotion à l’idée de s’y produire pour fêter la sortie de son premier disque personnel, le très réussi “Flawed By Design”.

Pour l’occasion, il a fait appel à la jeune chanteuse britannique Cherise pour assurer sa première partie en format guitare-voix. Débutante sur l’instrument comme elle le dit elle-même, elle n’a pourtant aucun mal à séduire dans ce registre intimiste, malgré quelques personnes au niveau du bar qui pensent que sa discrétion est une excuse pour continuer leur conversation à voix haute. Cela n’empêche pas les gens bien élevés de profiter du court set de la chanteuse, qui propose quelques titres de son premier album paru l’année dernière, dont Not a love song, des extraits d’un disque à venir prochainement et une sélection de reprises dont un My favorite things revisité qui évoque l’esprit d’Erykah Badu. Sa prestation donne en tout état de cause envie d’en entendre plus, peut-être dans la foulée de la sortie de son prochain album.

Le temps d’un court changement de plateau, et c’est au tour de l’orchestre de Wolfgang Valbrun de rejoindre la scène. Comme sur le disque, il s’est entouré de musiciens dont il est familiers, et avec qui il a souvent déjà travaillés dans d’autres configurations : Adam Holgate à la guitare, Thierry Lemaitre au saxophone, James Graham aux claviers, Charlie Fitzgerald à la basse, Damian McLean-Brown à la trompette et Laurence Clutson à la batterie, soit en majorité des anciens des Ephemerals qui ont souvent travaillé aussi avec la chanteuse Hannah Williams et dans différents groupes soul, comme les Excitements ou l’ensemble d’Izo FitzRoy.

Malgré ce lien avec le passé musical du chanteur, c’est bien le répertoire de son nouveau disque qui est au programme, en commençant par le tristement intemporel Where is the peace. Même s’il n’en est pas le seul auteur, il est évident que les chansons du disque sont très personnelles, et Valbrun fait preuve d’une implication tant physique qu’émotionnelle dans ses interprétations qui évoque celle d’un Charles Bradley, auquel il fait par ailleurs penser au plan vocal. Difficile de résister à la puissance et à l’intensité des versions totalement habitées qu’il donne de titres comme Love yourself et Keep your head up, auxquels il est visiblement très attaché. Comme un clin d’œil à l’ambiance quasi familiale de cette soirée – sa mère est dans la salle et il lui dédie un titre –, c’est avec le With a little help from my friends des Beatles, dans une lecture très inspirée de celle de Joe Cocker, qu’il clôt le concert.

Au vu de la réussite de ce concert de sortie d’album, il est évident que Wolfgang Valbrun et ses musiciens auraient toute leur place sur le circuit soul français et européen. Espérons que les programmateurs soient à l’écoute !

Texte : Frédéric Adrian
Photo © Joe Farmer/RFI

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